Ennui & Ennuis [Sirius !]

Assise devant une grande glace, Narcissa brossait ses cheveux blonds. C’est une scène typique d’un commencement, où l’actrice principale ne fait rien d’autre à part se regarder dans le miroir, un vague air pensif et théâtral sur le visage. Ils avaient beau être complètements soyeux et parfaitement démêlés qu’elle continuait de passer la brosse dedans. Un geste monotone qui trahit l’ennui. Narcissa avait l’esprit quelque peu encombré, comme à chaque jour qui s’ouvrait à elle. A force, elle s’était habituée.

Les filles de son dortoir ricanaient. Des petits cris aigus désignant son nom de temps à autre. Et celui d’une autre personne était souvent attribué au sien. Elle aurait voulu ne plus l’entendre, au moins qu’on la laisse ne pas le savoir jusqu’à ce qu’elle soit diplômée de cette école car savoir qu’on est promise en mariage à quatorze ans a de quoi bouleverser votre jeunesse.
L’une des filles jeta quelque chose dans la tête de Narcissa. Violemment, elle tomba au sol et vit le projectile. Un livre, le plus gros et le plus pointu de tous les manuels de cette année.

« Hey Narcissa, arrête de coiffer tes cheveux sinon on sera obligées de te les raser. »

Elle se frotta machinalement la tête et découvrit quelque chose d’anormal. En vérifiant avec sa main, elle comprit qu’elle saignait de la tête et l’on pouvait voir une tâche rouge sur ses cheveux blond perlé. Cette peste n’y avait pas été de main morte et en plus ça devenait de plus en plus douloureux. Les larmes lui montèrent aux yeux. Elle était frustrée, elle ne pouvait pas répliquer à cela car il n’y avait personne qu’elle connaissait bien.

Narcissa se leva au bout d'un moment, ses yeux glacés pleins de colère, elle ramassa le livre et le lança avec force. Il atterri en pleine figure de celle qui l’avait agressé. Puis elle profita de cette feinte pour s’échapper des dortoirs serpentard.
Les cris des jeunes filles voulant la rattrapper et les insultes alertèrent toute la salle commune. Mais elle s'était enfuie à toute vitesse vers un lieu sûr. Peut être qu'elle avait mal agit, sachant qu'elle allait devoir y retourner au bout d'un moment tant pis, de toute façon Bellatrix allait l'aider à avoir accès à son dortoir. C'était utile d'avoir de la famille dans l'école non ?

C’est à la bibliothèque qu’elle se réfugia, entre deux rayons très peu fréquentés. Elle avait couru jusqu’ici pour qu’on ne puisse pas la suivre. La blonde poussa un soupir de soulagement et se laissa glisser dos contre les étagères. Elle s’était assise au sol, à l’abri des regards.

« Aïe ! »

Ah oui, cette blessure qui ne passait pas inaperçu sur ses cheveux clairs en plus d’être assez douloureux.
Elle entendit des rires, celui d’une jeune fille et d’un garçon. C’était le rire de Sirius, elle l’aurait reconnu entre mille. Elle ne voulait pas le voir, pas maintenant ! Son réflexe fût de prendre un livre au hasard et de s’y cacher derrière.

Des pas venaient dans sa direction, Narcissa se mordit la lèvre. Sirius l’avait vue. Il fallait avouer que Narcissa était facilement reconnaissable même si on ne voyait pas son visage et surtout par son cousin. Elle devina qu’il s’était accroupi à côté d’elle et il baissa finalement le livre qui la cachait pour la dévoiler. La petite poupée blonde se mit à rougir, un peu confuse et mal à l’aise. Cela ne l’empêchait pas de lui sourire doucement, comme à chaque fois. En réalité ça la soulageait quelque part qu'il vienne la voir. C'était toujours quelqu'un qui arriverait à lui changer les idées surtout avec les derniers évènements.
Peut être que Sirius avait remarqué qu'elle était de plus en plus distante avec lui. Est ce qu'il allait lui en parler ? Ou peut être qu'il connaissait déjà les raison ? Et de son futur déjà choisi ? Elle ne voulait pas le laisser dans l'ignorance, ça lui déchirerait le coeur. C'est pour ça qu'elle éspérait sincèrement qu'il sache tout déjà

Elle regarda à gauche et à droite, juste au cas où Bellatrix était dans les parages ou un de ses amis qui irait lui rapporter que Narcissa avait toujours de bons liens avec Sirius. Et malheureusement étant à Serpentard elle ne pouvait plus se permettre de parler à ceux que sa propre famille considère comme des traitres.

Narcissa suivait malgré tout ce qu’on lui disait de faire, bien qu’elle n’était pas vraiment d’accord. Elle prit un air étonné.

« Ah tiens Sirius je ne t’avais pas vu ! »

Sirius remarqua rapidement sa blessure et lui demanda des explications. Il avait toujours agit comme un grand frère avec elle. Que ce soit contre ses sœurs lorsqu’elles se disputaient ou quand quelqu’un l’avait embêtée. Elle ne voulait ni le déranger, ni qu’il lui fasse la quotidienne morale sur le mauvais caractère des Serpentard. Alors elle n’allait pas tout lui raconter en détail. Une vague idée et ça pouvait facilement passer.

« J’ai reçu un livre dans la tête et je suis un peu déboussolée alors je me suis assise pour reprendre mes esprits. »

C’était plus ou moins vrai, à un détail oublié : les jeunes filles de Serpentard. Toujours aussi mal à l’aise lorsqu’il s’agissait de s’expliquer, Narcissa évitait de croiser trop longtemps le regard de son cousin.

« Mais ça guérira vite alors ne t’inquiète pas ! »

La jeune fille passa ses doigts à l’endroit de sa blessure, elle n’avait pas vraiment eu le temps de constater les dégâts. La blonde lâcha un petit gémissement de douleur et retira aussitôt sa main. Puis elle regarda Sirius. Un rire rassurant suivit d’un joli sourire et tout était oublié. Il fallait également changer de sujet pour qu’il n’en demande pas plus.

« Tu viens rarement ici ! Qu’est ce que tu faisais ? »